Cette fiche est à destination des familles et aidants afin qu’ils se familiarisent avec les termes régulièrement utilisés par les professionnels lors des bilans et prises en soin des troubles du spectre de l’autisme.

Il est important de rappeler que chaque enfant a un profil unique, et donc, chaque terme ne s’applique pas nécessairement à tous les enfants ayant un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme. Ces termes servent à orienter les familles, sans réduire la personne à un diagnostic.


Généralités


Trouble du spectre de l’Autisme (TSA), (anciennement appelé Trouble envahissant du développement (TED) ou Autisme) : sont couramment utilisés comme synonymes et correspondent à des variations successives des définitions des Troubles du Spectre de l’autisme dans les classifications internationales (DSM et CIM).

Trouble du spectre de l’Autisme sans trouble du développement intellectuel (anciennement appelé Syndrome d’Asperger ou Trouble du spectre de l’autisme sans déficience intellectuelle) : sont couramment utilisés comme synonymes et correspondent à des variations successives des définitions des Troubles du Spectre de l’autisme sans trouble du développement intellectuel.

Trouble du développement intellectuel (TDI), (anciennement appelé déficience intellectuel ou retard mental) : signifie un fonctionnement intellectuel global inférieur à la moyenne pour ce qui est attendu pour l’âge et apparaissant dès l’enfance :

  • Constat de déficits des fonctions intellectuelles : Cela inclut des déficits dans le raisonnement, la résolution de problèmes, la planification, la pensée abstraite, le jugement, l’apprentissage académique et l’apprentissage par l’expérience.
  • Constat de déficits des fonctions adaptatives : dans les habiletés conceptuelles, sociales et pratiques apprises qui permettent de fonctionner dans la vie quotidienne dans divers environnements tels que le domicile, l’école ou le travail.

      Troubles associés, comorbidités : présence simultanée de plusieurs troubles ou maladies chez une même personne. 


      Fonctionnement intellectuel


      Défaut de généralisation : difficulté à réutiliser ses connaissances/capacités dans un autre contexte social

      Fonctions cognitives/fonctionnement intellectuel : fonctionnement du cerveau : percevoir, se concentrer, acquérir des connaissances, raisonner, s’adapter et interagir avec les autres.

      Fonctions exécutives : elles font partie des fonctions cognitives et permettent la mise en place de stratégies pour arriver à un but (mémoire, attention, initiation, planification, organisation, flexibilité et inhibition).

      Lenteur  exécutive : c’est la difficulté à accomplir rapidement des tâches impliquant la planification, l’organisation et la prise de décision. Elle se manifeste par un retard dans l’initiation ou la réalisation des activités, souvent lié à des difficultés à gérer plusieurs informations ou à s’adapter aux changements.

      Théorie de l’esprit : Capacité à comprendre et attribuer des pensées, croyances, intentions, sentiments et désirs aux autres et à soi-même.


      Langage, communication et interaction sociale 


      Attention conjointe : attirer l’attention de l’autre vers une cible avec le regard ou le pointage. L’attention conjointe peut être initiée (l’enfant pointe en direction d’une cible) ou suivie (l’enfant regarde ce qui est pointé par l’autre). Exemple : l’enfant voit un chien dans la rue et souhaite vous le montrer : il vous interpelle peut être verbalement “maman, papa” et vous le montre du doigt (pointe).

      Contact visuel : contact qui s’établit par le regard.

      Discours plaqués : Utilisation répétée de mots ou de phrases déjà entendus, puis réutilisés de manière appropriée ou non, avec le même ton de voix.

      Écholalie : répétition involontaire des paroles d’un individu. Elles peuvent être immédiates (exemple : l’enfant répète après vous “bonjour, comment vas-tu ?” instantanément) ou différées (exemple : l’enfant répète mot pour mot une phrase entendue dans un dessin animé la veille).

      Interaction sociale : échange entre deux ou plusieurs individus. Des informations doivent être partagées par chaque individu, oralement ou par le regard, les gestes, etc.

      Jargon : langage créé par un individu, incompréhensible par les autres.

      Langage idiosyncratique  : utilisation inhabituelle de mots ou phrases ayant un sens pour l’enfant mais pas pour son interlocuteur. 

      Langage plaqué : utilisation répétée de phrases ou d’expressions apprises, souvent sans lien direct avec le contexte ou l’interaction en cours. Ces phrases sont souvent reprises de manière rigide, avec le même ton ou intonation, sans modification, et peuvent sembler mécaniques ou inadaptées à la situation.

      Logorrhée : flot ininterrompu et rapide de parole.

      Prosodie : ton, débit et rythme de la parole.

      Main-outil ou main-objet : répondre à ses besoins en utilisant la main de l’autre (exemple : utiliser la main d’un parent pour attraper quelque chose). 

      Mutisme : attitude, état d’une personne qui se tait, refuse ou n’est pas en mesure de parler. 

      Néologisme : mot inventé.

      Palilalie : répétition automatique de nos propres paroles.

      Pointage : montrer du doigt : 

      • Proto-impératif : demander un objet en le montrant  du doigt.
      • Proto-déclaratif : montrer une situation  ou un objet en pointant du doigt dans le but d’attirer l’attention, de partager son intérêt.

      Pragmatique : capacité à adapter son langage et à comprendre celui des autres selon le contexte dans lequel on se trouve : exemple “bravo, je te félicite” n’aura pas la même signification selon le ton employé par la personne (premier degré ou ironie) et selon l’action commentée (comportement positif ou négatif).

      Rituels verbaux : répétition d’une production vocale ou d’une séquence de mots devant toujours être énoncée dans le même ordre. La personne peut imposer l’ordre aux autres. 

      Stéréotypie vocale : production inappropriée et répétée de sons ou de mots qui n’a pas pour objectif de communiquer avec l’autre. Exemple : l’enfant répète la même syllabe lorsqu’il joue “nonononono”.


      Manifestations comportementales et réactions émotionnelles


      Amimie : absence de variation des expressions du visage/mimiques selon l’état émotionnel de l’enfant.

      Auto-agressivité : être agressif envers soi-même (se mordre le bras ou la main, se taper la tête contre le mur…).

      Désinhibition : difficulté à freiner un comportement.

      Dysrégulation émotionnelle : émotions ressenties ou exprimées trop fortement ou trop faiblement par rapport à la situation. Passage rapide d’une émotion à l’autre (ex : passer du rire aux larmes). 

      Hétéro-agressivité : être agressif envers les autres.

      Intérêt restreint : intérêt qui occupe un temps très important dans la vie de l’enfant, au détriment de certaines activités parfois (exemple: passion envahissante pour les plans du métro, que l’enfant peut étudier et dessiner pendant de longues heures) mais dont le thème n’est pas forcément inhabituel pour l’âge (exemple: voiture, chevaux, …).

      Intolérance à la frustration : réaction excessive face à l’impossibilité d’obtenir ce que l’on souhaite.

      Inhibition : freiner ou empêcher l’apparition d’un comportement.

      Impulsivité : action rapide et non contrôlée de l’individu.

      Préoccupations inhabituelles: intérêts particuliers/inhabituels pour l’âge et qui peuvent difficilement être partagés avec les autres enfants (exemple : panneaux de signalisation, mécanisme des chasses d’eaux, etc.).

      Rigidité comportementale : Résistance à tout changement, nécessité de suivre des routines précises, entraînant une détresse en cas de modifications des horaires, des habitudes ou des routines.

      Rituels, routines : séquence d’actions qui doit s’effectuer régulièrement et dans un ordre précis (par exemple, routine du coucher, rituel du matin, du repas).


      Troubles instinctuels et physiologiques : alimentation, sommeil, propreté et sexualité


      Comportement masturbatoire: auto-stimulation sexuelle, qui peut survenir de manière inappropriée en public ou de façon répétitive.

      Cauchemar : rêve effrayant ou angoissant qui survient généralement pendant le sommeil paradoxal.

      Encoprésie : émission de selles dans les sous-vêtements ou dans des endroits inappropriés, volontaires ou non.

      Énurésie : Émission involontaire d’urine. Elle peut être primaire (l’enfant n’a jamais acquis la propreté) ou secondaire (l’enfant a acquis la propreté au préalable). 

      Hypersomnie : excès du temps total de sommeil sur 24 heures, souvent accompagné de somnolence excessive la journée.

      Insomnie : difficultés à s’endormir, à rester endormi toute la nuit, ou réveils très précoces. 

      PICA : fait de mettre en bouche et d’ingérer des matériaux non alimentaires.

      Sélectivité alimentaire : refus de manger certains aliments, selon leur goût, leur odeur, leur forme, leur couleur ou leur texture.

      Terreur nocturne : trouble du sommeil caractérisé par des épisodes soudains au cours du sommeil lent profond de cris, d’agitation, et d’une peur intense, avec un réveil incomplet et souvent sans que la personne en soit consciente. Contrairement aux cauchemars, la personne ne se souvient généralement pas de l’épisode au réveil.

      Troubles du sommeil : concernent les difficultés d’endormissement, les réveils matinaux précoces et les réveils nocturnes.


      Le jeu


      Jeu de cause à effet : jeux pop-up, jeux qui s’actionnent en appuyant sur des boutons.

      Jeu de faire-semblant: imitation d’action observées dans l’entourage pour jouer (exemple :  jeux de dinette avec un faire-semblant de cuisiner), jeu avec les poupées avec un faire semblant de s’occuper de son bébé malade).

      Jeu fonctionnel : utilisation des objets pour leur fonction première (empiler des cubes, porter le téléphone à l’oreille).

      Utilisation symbolique des objets : capacité de détourner les objets de leur fonction première (exemple : un bloc pour une voiture).


      Mouvements et comportements moteurs 


      Crispations : contraction volontaire d’un membre, parfois lors d’émotions fortes

      Échopraxie : répétition involontaire d’un geste observé chez l’autre. 

      Flapping : mouvements répétitifs des mains ou bras. 

      Hyperactivité motrice : besoin excessif de bouger constamment. Cela se manifeste par une agitation physique, une incapacité à rester immobile et des mouvements fréquents et intenses.

      Instabilité motrice / agitation motrice / excitabilité : besoin important de bouger. 

      Maniérismes des mains / doigts : mouvements inhabituels et répétitifs des mains ou des doigts sans raison apparente. 

      Stéréotypie motrice : ensemble de gestes et mouvements répétitifs, rythmés sans but apparent (balancement, flapping…).


      Domaine SENSORIEL


      Auto-stimulation : recherche de sensation à travers différents sens.

      Aversion sensorielle : fait de ne pas supporter certaines stimulations sensorielles.

      Bruxisme : grincement des dents, volontaire ou involontaire, notamment au cours du sommeil.

      Hypersensibilité : sensibilité exagérée à certaines sensations.

      Hyposensibilité : sensibilité réduite à certaines sensations (lumière, froid, douleur…).

      Recherche sensorielle : recherche de sensation plaisante pour l’enfant. Elles peuvent concerner tous les sens : 

      • Nociceptif : stimulation par la douleur (morsure des mains).
      • Guttural : stimulation par la gorge (bruits de gorge).
      • Olfactive : stimulation par l’odorat (flairage : sentir les objets ou les personnes).
      • Orale : stimulations par la bouche (bruits de bouche, bruxisme, mises en bouche, léchage, …).
      • Tactile : stimulation par le toucher (frottement, caresser les murs).
      • Vestibulaire : stimulations entraînant un mouvement, une accélération ou un changement de direction pour maintenir l’équilibre (tourner sur soi-même, balancements).
      • Visuel : stimulation par la vue.
        • Visées : regarder de très près un objet ou un mouvement.
        • Regards périphériques : regarder de côté.
        • Plafonnement du regard : regarder en haut (lumières).

      Retrouvez nos vidéos en suivant ce lien.


      Références

      Auteurs

      Elise MARTIN
      Psychologue

      Albane VIGNON
      Psychologue

      Laure GIORDAN
      Orthophoniste

      Keissa SEFIANE
      Educatrice spécialisée

      Amélie PIERRET
      Infirmière

      Valérie VANTALON
      Psychiatre

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