La scolarisation est obligatoire dès 3 ans en France. Les enfants en situation de handicap sont soumis, comme tous les enfants, à l’obligation scolaire. La loi de février 2005 réaffirme, comme tous les textes antérieurs, la volonté de privilégier la scolarisation en milieu ordinaire, sans toutefois en faire un droit absolu et elle prend une disposition nouvelle : le principe de l’école ou de l’établissement scolaire de référence. « Tout enfant, tout adolescent présentant un handicap ou un trouble invalidant de la santé est inscrit dans l’école ou dans l’un des établissements (scolaires) le plus proche de son domicile, qui constitue son établissement de référence. » (Loi du 5 février 05 – CE. Art. L112-1)

Si votre enfant a des besoins spécifiques nécessitant une orientation dans un dispositif adapté, il ne sera pas nécessairement scolarisé dans l’école de référence. Il est alors inscrit dans son école d’affectation. L’école de référence de votre enfant correspond donc à son école de secteur, il peut y revenir sur demande des parents. L’école d’affectation est l’école où est situé le dispositif et donc celle où sera scolarisé votre enfant. Cette orientation proposée par l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH (Maison Départemental du Handicap) est décidée par la CDPAH (Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées) suite à la rédaction d’un Plan Personnalisé de Compensation du handicap (PPC) incluant le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS).

Pour les enfants présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme (TSA), l’offre des dispositifs spécifiques à leur scolarisation s’est développée ces dernières années. Dans la liste ci-dessous nous tenterons de présenter les différents dispositifs existants.

A savoir que la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Agence Nationale de l’évaluation et de la qualité des Etablissements et Services sociaux et Médico-sociaux (l’ANESM) promeuvent des recommandations de bonnes pratiques et des usages de soins spécifiques aux personnes avec un diagnostic de TSA. Ces bonnes pratiques sont issues d’un long travail de consensus et validées scientifiquement par un comité d’experts. Dans le cas de TSA, les bonnes pratiques s’appuient sur des méthodes comportementales : l’ABA, le PECS, TEACCH, ESDM. Ces bonnes pratiques sont des propositions de méthodes de prises en charge servant à orienter les professionnels de santé et les patients dans le choix des soins les plus appropriés dans une situation clinique donnée.


Les Unités d’Enseignement Maternelle Autisme (UEMA)


    Les Unités d’Enseignement Maternelle Autisme (UEMA) sont le fruit d’une mesure phare du 1er axe du 3ème plan autisme 2013/20217 : « diagnostiquer et intervenir précocement ».  Ces Unités d’Enseignements Maternelles sont des dispositifs innovants permettant une prise en charge précoce et intensive dans un cadre scolaire ordinaire. Elles sont soumises à un cahier des charges et leurs prises en charges sont donc réglementées : Instruction interministérielle n° DGCS/SD3B/DGESCO/CNSA/2016/192 du 10 juin 2016 relative à la modification du cahier des charges.

    Elles viennent compléter les autres dispositifs mis en œuvre au niveau territorial pour permettre l’évaluation et le suivi précoce chez les enfants dès 18 mois.  Elles sont destinées aux enfants d’âge maternel présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme.

    • Public ciblé et accueilli : Enfants présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme sévère n’ayant pas développé de langage, n’ayant pas acquis suffisamment d’autonomie et/ou présentant d’importants comportements-problèmes entravant une scolarisation à temps plein en milieu ordinaire.
    • Age des enfants : 3 à 6 ans, privilégier une entrée à 3 ans.
    • Nombre d’enfants accueillis : 7 élèves.
    • Objectifs ciblés par le dispositif : Les objectifs du dispositif sont personnalisés pour chaque enfant avec la rédaction d’un projet personnalisé s’appuyant sur une évaluation annuelle permettant de réviser les objectifs régulièrement. Les UEMA permettent également de mettre en place un cadre spécifique et sécurisant, permettant de moduler les temps individuels et collectifs (au sein de l’unité et de l’école) autour :

    1/ D’un parcours de scolarisation inscrit dans le cadre des programmes du ministère chargé de l’éducation nationale et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

    2/ D’interventions éducatives et thérapeutiques précoces, en lien avec le projet personnalisé de scolarisation.

      • Lieu du dispositif : Ecole ordinaire dans une classe ordinaire.
      • Gestionnaire du dispositif : Etablissement médico-social (IME/SESSAD) en partenariat avec l’Education nationale.
      • Temps d’accueil dans le dispositif : Temps scolaire complet (24h)
      • Professionnels intervenant dans le dispositif : Enseignant spécialisé, plusieurs éducateurs spécialisés, 1 AESH (Accompagnant des Elèves en Situation de Handicap) collectif, 1 ATSEM (Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles) (EJE Educateur jeunes Enfants/ES Educateur Spécialisé /ME Moniteur Educateur), psychomotricien, orthophoniste, psychologue (Temps de travail variable d’une structure à une autre).
      • Prises en charges proposées : Le déroulé des journées est basé sur un emploi du temps de classe ordinaire avec des temps d’activités individuelles et de groupes, des temps de regroupements, des temps de récréation, des temps de repas etc. A cela s’ajoute des prises en charges paramédicales assurées au sein du dispositif. En parallèle des guidances parentales à domicile sont également réalisées.
      • Possibilité d’inclusion : oui
      • Stratégies et outils utilisés : Les intervenants doivent se référer aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées par la HAS et l’ANESM : prises en charge comportementale avec utilisation d’outils ABA, TEACCH, ESDM, PECS.
      • Procédure d’orientation dans le dispositif : Désignation de l’établissement par la CDAPH de la MDPH

      En pratique :

      La famille et l’équipe de soin demandent cette orientation pour les enfants de 3-6 ans présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme sévère à la MDPH qui notifie ensuite une orientation en UEMA. La structure médico-sociale porteuse du dispositif (IME, SESSAD) reçoit la demande et l’examine afin de prendre en charge ou pas l’enfant (en fonction du profil de l’enfant et des places disponibles). Si la structure valide l’orientation dans son dispositif, l’enfant est alors scolarisé dans l’UEMA mais peut également bénéficier de temps d’inclusion dans une classe maternelle ordinaire.

      Attention : Il est obligatoire d’avoir une double notification MDPH UEMA et institution porteuse du dispositif (IME ou SESSAD).

      S’il est possible d’avoir une notification pour un autre SESSAD en plus de celui porteur de l’UEMA, il est cependant impossible d’intégrer simultanément un SESSAD et une UEMA car cela serait une double prise en charge.


      Les unités d’Enseignement Elémentaire Autisme (UEEA)


        Les Unités d’Enseignement Elémentaire Autisme (UEEA) ont été créées dans le cadre du 4ème  plan autisme, les premières ouvertures d’UEEA ont eu lieu à la rentrée 2018. Elles sont soumises à un cahier des charges et leurs prises en charges sont donc réglementées : INSTRUCTION INTERMINISTERIELLE N° DGCS/SD3B/DIA/DGESCO/2019/158 du 30 août 2019.

        • Public ciblé et accueilli : Enfants présentant un TSA n’ayant pas acquis assez d’autonomie, de langage, et/ou qui présentent à un moment de leurs parcours des difficultés substantielles dans leurs relations sociales, de communication, de comportement et de centres d’intérêt. Il s’agit notamment d’enfants pour lesquels l’accompagnement dans le cadre d’une ULIS ou avec l’appui d’une aide humaine en milieu scolaire ordinaire est insuffisant.
        • Age des enfants : 6 à 11 ans.
        • Nombre d’enfants accueillis : 7 à 10 élèves.
        • Objectifs ciblés par le dispositif : Les objectifs du dispositif sont personnalisés pour chaque enfant avec la rédaction d’un projet personnalisé s’appuyant sur une évaluation annuelle permettant de réviser les objectifs régulièrement. L’UEEA permet également de mettre en place un cadre spécifique et sécurisant qui permet de moduler les temps individuels et collectifs, au sein de l’unité et de l’école autour :

        1/ D’un parcours de scolarisation inscrit dans le cadre des programmes du ministère chargée de l’éducation nationale et du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

        2/ D’interventions éducatives et thérapeutiques, en lien avec le projet personnalisé de scolarisation.

          • Lieu du dispositif : Ecole ordinaire.
          • Gestionnaire du dispositif : Etablissement médico-social (IME/SESSAD) et l’éducation nationale.
          • Temps d’accueil dans le dispositif : Temps scolaire complet (24h)
          • Professionnels intervenant dans le dispositif : Un enseignant spécialisé, un AESH collectif, deux éducateurs spécialisés et la supervision d’un psychologue du secteur médico-social.
          • Prises en charges proposées : Le déroulé des journées est basé sur un emploi du temps de classe ordinaire avec des temps d’activités individuelles et de groupes, des temps de regroupements, des temps de récréation, des temps de repas etc. En parallèle des guidances parentales à domicile sont également réalisées de façon hebdomadaire le plus souvent. Un accompagnement par une AESH sur les temps périscolaires (cantine, récréation) peut être réalisé si les parents en sont demandeurs.
          • Possibilité d’inclusion : Oui
          • Stratégies et outils utilisés : Les intervenants doivent se référer aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées par la HAS et l’ANESM: prises en charge comportementale avec utilisation d’outils ABA, TEACCH, ESDM, PECS.
          • Procédure d’orientation dans le dispositif : Orientation en UEEA par la CDAPH de la MDPH. Vient ensuite une admission conjointe de la structure médico-sociale et de l’éducation nationale dans la mesure des places disponibles et du profil de l’enfant.

          En pratique :

          La famille et l’équipe de soin demandent à la MPDH cette orientation pour les enfants de 6-11 ans présentant un diagnostic de Trouble de Spectre de l’Autisme et pour qui la scolarisation en ULIS n’est pas possible.  La MDPH notifie alors une orientation en UEEA. La structure médico sociale en charge (IME SESSAD) reçoit la demande et l’examine avec l’éducation nationale. Si la structure valide orientation, l’enfant est ensuite scolarisé dans la classe d’UEEA mais peut aller dans les classes de primaires de son niveau sous forme d’inclusion.

          Attention : Il est obligatoire d’avoir une double notification MDPH UEEA et institution porteuse du dispositif (IME ou SESSAD). S’il est possible d’avoir une notification pour un autre SESSAD en plus de celui porteur de l’UEEA, il est cependant impossible d’intégrer simultanément un SESSAD et une UEEA car cela serait une double prise en charge.


          Les Unités Localisées pour l’Inclusion Scolaire (ULIS)


          Il existe des Unités Localisé pour l’Inclusion Scolaire (ULIS) permettant la scolarisation dans le premier et le second degré d’un petit groupe d’élèves présentant des troubles compatibles à une scolarisation en ULIS. Il existe des ULIS spécifiquement destinées à accueillir la population d’enfants et d’adolescents présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme nommées « ULIS TSA ». Ces dernières sont mises en place et gérées par l’Education Nationale. Chaque ULIS est sous la responsabilité du directeur de l’école ou du chef d’établissement à laquelle elle est rattachée. Elles sont proposées aux enfants et adolescents ayant un diagnostic de Trouble du Spectre de l’Autisme lorsque la scolarisation classique en temps plein ne permet pas d’acquérir les apprentissages académiques sereinement. Les enfants ciblés par ce dispositif présentent des capacités d’apprentissages académiques sans besoin d’un accompagnement individualisé. L’ULIS n’est pas une classe, c’est un dispositif d’appui à la scolarité en milieu ordinaire proposant des adaptations au sein d’une école, d’un collège ou d’un lycée. Les élèves en bénéficiant sont inscrits dans leur classe d’âge.

            • Public ciblé : Enfants présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme avec des potentialités d’apprentissage et de communication mais ne permettant pas une inclusion en classe ordinaire à  temps complet. Leur scolarisation nécessite des aménagements et adaptations spécifiques suffisamment sévère pour qu’ils nécessitent un cadre d’accueil spécifique, ne pouvant être inclus en classe ordinaire à temps plein et nécessitant des adaptations bien spécifiques aux troubles de l’autisme, et simultanément ils ont des potentialités d’apprentissage et de communication (verbale ou non).
            • Age des enfants : ULIS école : 6 à 12 ans ; ULIS Collège/Lycée : 12 à 16 ans.
              • Nombre d’enfants accueillis : ULIS école : 12 élèves maximum par classe, ULIS collège et lycée : 10 élèves maximum par classe. Cependant, dans certains cas, l’inspecteur d’académie peut décider de limiter l’effectif d’une ULIS donnée à un nombre sensiblement inférieur si le projet pédagogique ou si les restrictions d’autonomie des élèves qui y sont inscrits le justifient.
              • Objectifs ciblés par le dispositif : Renforcer l’autonomie des élèves, développer les apprentissages sociaux et scolaires et des compétences de communication. Mais également soutenir la scolarisation en milieu ordinaire, l’objectif final étant de permettre à l’enfant de retourner dans une scolarité classique ou d’effectuer un projet d’insertion professionnel adapté.
              • Lieu du dispositif : La classe a lieu au sein d’un établissement scolaire ordinaire.
              • Gestionnaire du dispositif : Education Nationale. Le Service de l’Ecole Inclusive (SEI) du rectorat gère les dispositifs, les enseignants et les affectations dans la mesure des places disponibles.
              • Temps d’accueil dans le dispositif : Temps scolaire classique (24h) avec une partie des apprentissages dispensé en classe ULIS TSA (petit comité et adaptation) et une seconde partie des apprentissages dispensée en classe ordinaire.
              • Professionnels intervenant dans le dispositif : Enseignant spécialisé, Enseignant de la classe d’inclusion, AESH collectif.
              • Prises en charges proposées : Aide humaine non individualisée, dispense des enseignements selon le PPS (Aménagements et adaptations pédagogiques, mesures de compensation), enseignement adapté durant les temps ULIS. Il n’y a pas de prise en charge auprès de rééducateurs.
              • Possibilité d’inclusions dans les classes ordinaires : Oui, les temps de scolarisation en milieu ordinaire ont lieu dans le même établissement scolaire et dans une classe de l’âge de l’enfant.
              • Procédure d’orientation dans le dispositif : Orientation par la CDAPH de la MDPH.
              • Procédure d’inscription dans le dispositif : Lorsque la CDAPH de la MDPH adresse une notification d’ULIS, elle ne désigne pas l’ULIS dans laquelle l’enfant sera affecté. C’est le service de l’école inclusive (SEI) du rectorat qui proposera une affectation dans un établissement dans la mesure des places disponibles.

              En pratique :

              La famille, l’équipe de soin et l’équipe pédagogique demandent cette orientation pour les 6-16 ans à la MDPH qui notifie une orientation en ULIS, il en existe dans le public et dans le privé, dans tous les cas il faut une notification. L’enfant est inclus dans la classe de son niveau mais peut également être accueilli dans la classe de l’ULIS pour les matières pour lesquelles il est en difficulté. Le public reçu dans les ULIS TSA est plus autonome que celui des UEEA.

              Attention : l’ULIS TSA et le SESSAD peuvent se cumuler !


              Les Unités d’Enseignements Spécialisées (UES) 


              L’Unité d’Enseignement Spécialisée est le résultat d’un accord entre l’Éducation nationale, le CMP et l’hôpital. Les unités d’enseignement spécialisées ne sont pas réglementées par un cahier des charges ministérielles, elles ne sont donc pas dans l’obligation d’appliquer les recommandations de bonnes pratiques de l’HAS. L’Unité d’Enseignement Spécialisée permet notamment une scolarisation plus adaptée aux besoins de l’enfant ayant un diagnostic de TSA avec un nombre l’élève réduit dans la classe, la présence d’AESH collective, un emploi du temps adapté aux prises en charge des enfants. Les enseignements sont également adaptés et dispensés par un enseignant spécialisé. L’ensemble des professionnels assurant la prise en charge de l’enfant sont coordonnés autour du PPS pour adapter au plus juste les soins, les rééducations et les apprentissages académiques de l’enfant.  Les Unités d’Enseignements Spécialisées sont moins présentes par rapport aux ULIS.

              • Public ciblé : Enfants présentant un diagnostic de TSA dont l’expression des troubles est trop importante pour que l’enfant puisse bénéficier d’une scolarité en milieu ordinaire avec accompagnement humain (AESH). Un cadre d’accueil spécifique est nécessaire mais des potentialités d’entrée dans les apprentissages scolaires sont présentes.
              • Age des enfants : 6 à 12 ans.
              • Nombre d’enfants accueillis : 7 enfants.
              • Objectifs ciblés par le dispositif : Renforcer l’autonomie des élèves, développer les apprentissages sociaux et scolaires, renforcer les compétences de communication, assurer un lien entre les professionnels intervenants autour de l’enfant (soignants, rééducateurs, enseignant, parents etc…), inclure des soins dans l’emploi du temps scolaire de l’enfant.
              • Lieu du dispositif : La classe peut avoir lieu au sein de l’établissement médico-social ou bien dans les locaux d’une école ordinaire à proximité.
              • Gestionnaire du dispositif : CMP (Centre Médico-Psychologique). Elles font l’objet d’une convention triparties entre l’état représenté par l’ARS, l’éducation nationale et l’hôpital auquel est rattaché le CMP.
              • Temps d’accueil dans le dispositif : Temps scolaire est variable (24h ou moins), hors prises en charges extérieures.
              • Professionnels intervenants dans le dispositif : Au sein de la classe sont présents un enseignant spécialisé, des éducateurs spécialisés, un AESH collectif. L’équipe élargie comporte en plus un pédopsychiatre et un cadre de santé qui supervisent le dispositif. Les prises en charges paramédicales (orthophonie, psychomotricité, psychologue) sont réalisées à l’extérieur.
              • Prises en charges proposées : Une journée type se déroulerait ainsi : temps d’accueil, regroupements avec routines (nomination, dates, etc.), séquences courtes planifiées d’activités pédagogiques ou éducatives, ateliers de communication, travail sur l’autonomie, repas accompagné par les éducateurs, temps de récréation, etc. Le déroulé des journées est basé sur un emploi du temps de classe ordinaire.
              • Possibilité d’inclusions dans les classes ordinaires : Oui.
              • Stratégies et outils utilisés : Les UES ne possèdent pas de cahier des charges et ne sont donc pas soumis aux bonnes pratiques de la HAS. Elles sont donc libres d’appliquer ou non les recommandations de bonnes pratiques de la HAS et ne s’appuient donc pas forcément sur des méthodes comportementales.
              • Procédure d’inscription dans le dispositif : La demande se fait auprès du CMP qui coordonne la classe et il faut également dans un second temps une notification de la MDPH. L’affectation est faite après une commission entre l’éducation nationale et les services de soins (dans la mesure des places disponibles).

               En pratique :

              La famille et l’équipe de soin déposent directement une demande auprès de la structure de soin (Centre Medico Psychologique) qui coordonne la classe, il n’y a pas besoin d’une notification MDPH (celle-ci arrive secondairement). Le dispositif s’adresse aux enfants en primaires, dont le niveau est insuffisant pour être en scolarité classique avec AESH mais plus autonome qu’en UEEA. Contrairement à l’ULIS TSA, l’UES est davantage en lien avec l’organisme de gestion (CMP) et impose moins de restriction concernant le profil de l’enfant.  


              Les Dispositifs d’Autorégulation (DAR)


                Les Dispositifs d’Autorégulation sont des dispositifs innovants à destination des enfants de 6 à 12 ans présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme sans déficience intellectuelle et scolarisés en milieu ordinaire. Les enfants sont donc scolarisés à temps plein dans leur école de référence (école de secteur) et les professionnels du dispositif d’autorégulation interviennent dans la classe ou dans tout autre milieu où évolue l’enfant (cantine, récréation). Ces dispositifs permettent donc aux enfants qui en bénéficient de développer les compétences sociales, émotionnelles et cognitives permettant de suivre les apprentissages et le rythme d’une classe ordinaire.  Ce dispositif est en cours de développement depuis novembre 2020.

                • Public ciblé : Enfant présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme sans déficience intellectuelle scolarisés en milieu ordinaire mais pouvant présenter des troubles du comportement pouvant entraver leur entrée dans les apprentissages. Ils présentent des difficultés pour s’autoréguler ce qui impacte leur autonomie et leur inclusion sociale.
                • Age des enfants : 6 à 12 ans
                • Nombre d’enfants accueillis : 10 enfants
                • Objectifs ciblés par le dispositif : Réguler son comportement pour renforcer l’attention sur les apprentissages et favoriser les interactions sociales afin que chaque élève soit en réussite en classe ordinaire.
                • Lieu du dispositif : Ecole ordinaire. Prises en charges réalisées dans les lieux différents de vie de l’enfant (Classe, récréation, cantine).
                • Gestionnaire du dispositif : SESSAD
                • Temps d’accueil : Sur le temps scolaire complet (24h).
                • Professionnels intervenants : 1 enseignant de la classe ordinaire, 1 enseignant de la classe d’autorégulation (maitre surnuméraire intervenant ponctuellement), 3 éducateurs, 1 psychologue, 1 psychomotricien.
                • Prises en charges proposées : Moment d’observations et d’interventions dans les différents lieux de l’école, prises en charge en psychomotricité, partenariat avec les orthophonistes libéraux.
                • Possibilité d’inclusions dans les classes ordinaires : Oui, l’enfant est préférentiellement scolarisé dans sa classe ordinaire de référence, des temps ponctuels dans la classe d’autorégulation peuvent être proposés.
                • Stratégies et outils utilisés : Les intervenants doivent se référer aux recommandations de bonnes pratiques professionnelles publiées par la HAS et l’ANESM (Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux).
                • Procédure d’inscription dans le dispositif : Orientation par la CDAPH de la MDPH.

                En pratique :

                La famille et l’équipe pédagogique demandent cette orientation pour les enfants de 6 à 12 ans présentant un Trouble du Spectre de l’Autisme sans déficience intellectuelle et dont la scolarisation en milieu ordinaire est possible. La MDPH notifie alors une orientation pour un dispositif d’autorégulation (DAR). La structure médico-sociale en charge (SESSAD) reçoit la demande et l’examine afin de prendre en charge ou pas l’enfant (en fonction du profil de l’enfant et des places disponibles). Si la structure valide l’orientation dans son dispositif, l’enfant est alors scolarisé dans son école de référence (école de secteur) et bénéficie de prises en charges dans cette école. 


                En résumé



                  GLOSSAIRE 


                  ABA : Applied Behaviour Analysis, ou analyse comportementale appliquée. Cette approche comportementale vise la modification du comportement via le renforcement, avec l’utilisation de procédures (guidances, chainages, incitations…).

                  AESH : (Anciennement AVS) Accompagnant d’Élève en Situation de Handicap. L’attribution d’un AESH est notifiée par la MDPH mais il est nommé par l’Etat. Le nombre d’heures d’interventions de l’AESH est déterminé par la MDPH.  Les missions de l’AESH sont précisées dans le PPS. L’AESH peut être aux côtés de l’enfant en classe, en récréation, à la cantine.

                  CDAPH : commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées. Elle est constituée dans chaque MDPH. La CDAPH prend les décisions relatives à l’ensemble des droits de la personne handicapée. Le champ d’action de la CDAPH est très vaste (orientation, hébergement, désignation d’établissement, mesurer le taux d’incapacité, reconnaitre la qualité de travailleur handicapé, etc…)

                  CMP : Centre Médico-Psychologique.

                  ESDM : « Early Start Denver Model » ou méthode Denver.

                  HAS : (Haute Autorité de Santé) Elle évalue l’aspect médical, économique et de santé publique (notamment aider les pouvoirs publics dans leurs décisions de remboursement des produits et services médicaux) et améliorer la qualité et la sécurité des soins en promouvant les bonnes pratiques et le bon usage des soins auprès des professionnels de santé et des usagers.

                  (Plus d’information sur le liste de la HAS-sante.

                  IME : Institut Médico-Educatif.

                  MDPH : La Maison Départementale des personnes handicapées est créée par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005. Dans chaque département, les MDPH accueillent, informent, accompagnent et conseillent les personnes handicapées et de leurs proches, leur attribuent des droits. Plus généralement, elles sensibilisent l’ensemble des citoyens au handicap. (Pour en savoir plus).

                  PECS : Système de communication alternatif et augmentatif  se basant sur l’échange de pictogramme.

                  PPC : Plan Personnalisé de Compensation du handicap.

                  PPS : Le Projet Personnalisé de Scolarisation est un document écrit. Il sert notamment à définir les besoins particuliers de l’enfant au cours de toute sa scolarité (Attribution de matériel pédagogique adapté, accompagnement d’une tierce personne, dispense d’un ou plusieurs enseignements). Le PPS doit être rédigé quel que soit l’établissement où est scolarisé l’enfant (scolaire, sanitaire et médico-social). La demande de mise en place du PPS se fait auprès de la MDPH.

                  SESSAD : Services d’Education Spéciale et de Soins A Domicile.

                  TEACCH :  « Treatment and Education of Autistic and related Communication handicapped CHildren » Traitement et éducation des enfants autistes ou atteints de troubles de la communication associés permet d’apprendre dans un cadre d’éducation structuré. Elle a pour but de développer l’autonomie de chaque enfant par la structuration et la compréhension. Découvrez le fonctionnement et les techniques de ce programme de prise en charge éducative.

                  TSA : Trouble du Spectre de l’Autisme.

                  Cahier des charges UEMA 

                  Cahier des charges UEEA

                  DAR fiche explicative 

                  Concernant le dossier MDPH 

                  Concernant les aménagements pédagogiques 

                  Recommandations HAS 

                   

                   


                  Références

                  Auteurs

                  Maëlle ALLANORE
                  Psychomotricienne

                  Estelle GARNIER
                  Psychologue

                  Hoang-Thi NGUYEN
                  Orthophoniste

                  Sarah MERLIN
                  Infirmière

                  Alexandre HUBERT
                  Psychiatre

                  Stéphane VALLAIS
                  Psychologue

                  Valérie VANTALON
                  Psychiatre

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