Stress aigu chez l’enfant : comment anticiper et gérer les conséquences ?

Conseils pour les parents, soignants, et enseignants

Accident, décès, maladie grave d’un proche, séparation… les enfants peuvent réagir fortement face à des événements marquants. Leur compréhension et leur manière de vivre ces bouleversements varient selon leur âge. Certains expriment leurs émotions immédiatement, tandis que d’autres montrent des signes de stress plus tard. Voici des conseils pour aider à reconnaître et accompagner un enfant confronté à un stress aigu.


Réactions possibles en fonction de l’âge


Enfants d’âge préscolaire (0-5 ans) : Les jeunes enfants peuvent manifester leur anxiété par des comportements régressifs (sucer leur pouce, mouiller leur lit) et développer de nouvelles peurs (obscurité, étrangers, « monstres »). Ils peuvent devenir plus collants avec leurs parents ou exprimer leur stress dans leurs jeux, en parlant de l’événement de manière répétitive. Des changements de sommeil, des douleurs physiques, de l’agressivité ou de l’hyperactivité peuvent aussi apparaître.

De la petite enfance à l’adolescence (6-19 ans) : Les enfants plus âgés demandent souvent davantage d’attention et peuvent arrêter certaines tâches scolaires ou domestiques. Ils peuvent ressentir une certaine impuissance et développer des comportements agressifs ou régressifs, en plus de manifester des difficultés de concentration. Les adolescents, en particulier, traversent des changements émotionnels et physiques qui peuvent accentuer leur réaction face au stress. Certains jeunes peuvent éviter d’exprimer leurs sentiments ou ressentir des douleurs physiques en lien avec leur anxiété. Les conflits à la maison peuvent aussi devenir plus fréquents.


Comment aider les enfants à gérer le stress


  • Écoute et soutien : Favorisez l’expression des émotions par la parole, le dessin, l’écriture ou le jeu. Assurez aux enfants qu’il est normal de se sentir stressé, triste ou bouleversé.
  • Encourager des activités positives : Montrez aux enfants qu’il existe toujours des éléments positifs, comme des actes de solidarité. Les jeunes peuvent aussi se sentir mieux en aidant les autres.
  • Maintien de routines saines : Créez un rythme rassurant en structurant les repas, le sommeil, et des temps d’activités physiques.
  • Moments de calme avec les jeunes enfants : Utilisez un ton doux et des mots simples pour les rassurer, tout en maintenant des habitudes régulières.
  • Soutien adapté aux adolescents : Pour les plus grands, respectez leurs besoins d’intimité tout en leur proposant des discussions. Encouragez des activités qui leur permettent d’exprimer leurs émotions.
  • Soutien professionnel : En cas de signes de stress persistant, n’hésitez pas à consulter un professionnel en personne ou par téléconsultation.

Conseils pour parler avec les enfants dans des situations de stress intense

Lorsque des événements marquants sont évoqués, les enfants peuvent se sentir anxieux ou confus. Tous les enfants ne réagissent pas de la même manière : certains s’expriment facilement, tandis que d’autres évitent d’aborder le sujet, ce qui peut augmenter leur anxiété. Laissez-leur la liberté de s’exprimer à leur rythme et observez les signes de détresse.

Pour les enfants d’âge préscolaire (0 à 5 ans)

  • Adoptez un ton doux et parlez à leur niveau pour les rassurer.
  • Restez disponible et assurez-leur une routine régulière pour qu’ils se sentent en sécurité.

Pour les enfants de la petite enfance à l’adolescence (6-19 ans)

  • Demandez-leur ce qui les préoccupe et offrez-leur réconfort et présence.
  • Passez plus de temps avec eux, même brièvement, pour renforcer leur sentiment de sécurité.
  • En cas de forte anxiété, envisagez une consultation avec un professionnel, en présentiel ou en visio-conférence, selon les ressources disponibles.

Encouragez-les à exprimer leurs émotions par des activités calmes, telles que le dessin ou l’écriture. Pour des informations complémentaires, consultez les ressources disponibles sur la gestion de l’opposition et de l’anxiété chez les enfants.

Pour plus de conseils sur la gestion des grands bouleversements, consultez nos fiches et nos vidéos.


Références

Auteurs

Richard DELORME
Chef du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Psychiatre

Emma BARRON
Psychiatre

Alexandre HUBERT
Psychiatre

Eva Marie STANTIFORD
Psychiatre

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