Il est possible que votre enfant se montre inquiet, lorsqu’il faut aller au lit à cause de difficultés à s’endormir ou à cause d’autres préoccupations qui le travaillent. Au moment du coucher, il dit avoir besoin de vous pour trouver le sommeil. Tant que vous n’accédez pas à sa demande, il pleure et/ou s’énerve. Et surtout, il ne parvient pas à s’endormir. On parle d’anxiété anticipatoire du coucher.
Pourquoi l’anxiété anticipatoire gène le sommeil ?
Quelle que soit l’origine ou l’intensité de l’inquiétude de votre enfant, lorsqu’on parle d’anxiété, il faut y voir trois composantes :
- Des pensées : Votre enfant anticipe de façon excessive les difficultés de sommeil qu’il pourrait rencontrer avant même qu’elles ne surviennent. Il pense qu’il n’arrivera pas à trouver le sommeil rapidement et appréhende déjà la fatigue qu’il pourrait ressentir le lendemain. Il peut aussi se focaliser sur ce qu’il identifie comme de possibles dangers de la nuit (cambrioleurs, monstres, qu’il arrive quelque chose de grave à ses parents dans la nuit…) ou sur des choses qui pourraient mal se passer le lendemain (l’école, un cours en particulier, la confrontation avec des camarades…).
- Des manifestations physiques (variables d’une personne à une autre, en type et en niveau d’intensité) : maux de ventre, oppression au niveau de la cage thoracique, accélérations des battements du cœur, sensation de froid ou de chaleur (parfois avec des sueurs), ventre noué, tremblements, bouche sèche… L’anxiété chez l’enfant se manifeste aussi parfois par une certaine agitation motrice.
- Des comportements ou réactions automatiques mis en place par votre enfant sans réfléchir, pour éviter la situation désagréable de ne pas arriver à s’endormir. Il peut tourner en rond avant d’aller au lit, prendre beaucoup de temps avant d’accepter d’éteindre la lumière, sortir plusieurs fois de son lit pour aller aux toilettes ou pour boire, demander à prolonger certaines activités du soir (la télévision, la lecture d’une histoire…), il dit avoir peur de rester seul dans sa chambre, il n’arrive à s’endormir que s’il est accompagné ou il vous rejoint dans votre lit (cosleeping).
Une fois que l’enfant est dans son lit, vous pouvez observer les manifestations de l’anxiété (pleurs, cris, demandes incessantes de vous faire venir dans sa chambre ou de venir dans votre chambre). Elles sont associées à des pensées inquiétantes qui ne sont pas rationnelles.
Le cercle vicieux pour trouver le sommeil
Parmi ces comportements problématiques liés à l’anxiété, on retrouve le développement d’une dépendance à votre présence pour s’endormir. Votre enfant s’habitue à dormir dans votre lit, dans la chambre d’un frère ou d’une sœur ou dans le salon pour éviter de rester seul dans sa chambre. Vous pouvez alors vous retrouver dans un cercle vicieux avec votre enfant :
- Votre enfant a des pensées inquiétantes, ce qui le stresse et donc il pleure et demande votre présence. Votre présence le rassure, il se sent mieux rapidement. Donc il demandera chaque soir votre présence car celle-ci le soulage.
- Vous avez vous-même des pensées inquiétantes au sujet de votre enfant (« il sera fatigué demain, il va réveiller ses frères et sœurs, je ne peux pas me recoucher tant qu’il ne s’est pas endormi… »). Donc vous ressentez du stress et finissez par céder à ses demandes. Vous vous apercevez que votre enfant finit par s’endormir, alors vous êtes enclin à accepter de nouveau.
Quelles sont les conséquences de ce cercle vicieux ?
La présence parentale peut sembler être une bonne solution à court terme, car l’enfant s’endort plus vite et sans pleurs. Mais comme toute conduite d’évitement, elle présente des conséquences néfastes à long terme. Votre enfant pourrait penser qu’il n’est pas capable de s’endormir seul, il serait alors entièrement dépendant de vous pour cela. Cette dépendance le limitera dans sa vie quotidienne. Il pourrait notamment refuser d’aller chez ses grands-parents ou partir en colonie de vacances, alors que ces activités lui feraient plaisir.
Savoir s’endormir seul le soir est essentiel pour votre enfant. Cela lui permettra aussi de se rendormir seul lors des réveils nocturnes naturels que nous avons tous. De plus, en acceptant de faire dormir votre enfant avec vous, il pourrait y voir une validation du fait qu’il a raison d’avoir peur et qu’il est dangereux pour lui de dormir seul dans sa chambre. La situation est ainsi figée, si l’on n’agit pas.
À noter que le cosleeping impacte la qualité de sommeil de votre enfant et la vôtre. Évidemment, s’il s’agit d’une situation ponctuelle, ce n’est pas bien grave. Il faut rester vigilant sur une possible installation d’un mode de fonctionnement.
Pour connaître des solutions pour sortir de ce cercle vicieux, consultez cette fiche !
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