Votre enfant a tendance à toujours repousser à plus tard son travail scolaire et tout faire au dernier moment. La plupart du temps il parvient quand même à rendre ses devoirs à temps mais au prix d’une période de travail intensive juste avant l’échéance.
Vous savez qu’il n’est pas paresseux. Alors qu’a-t-il ? Peut-être qu’il procrastine. On vous explique !
Définition
# La procrastination est un comportement qui consiste à remettre à plus tard ce qu’on pourrait faire maintenant et rapidement ; à remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire aujourd’hui.
# Lorsque votre enfant procrastine, il est conscient qu’il évite d’effectuer la tâche qui lui est demandée. Il est souvent conscient des conséquences négatives que cela peut avoir sur lui, pour son travail et son organisation. Et pourtant il ne peut s’empêcher de procrastiner. Il décrit comme une sorte de lutte entre motivation et inertie.
# La procrastination n’est pas un problème de mauvaise gestion du temps, mais plutôt une stratégie de gestion par anticipation des émotions négatives qu’il pourrait ressentir s’il faisait la tâche : il a peur de mal faire, d’avoir l’air nul, ou de voir son travail jugé négativement.
# Ainsi, lorsque votre enfant procrastine, il peut se dire qu’il a l’excuse de « ne pas avoir eu assez » de temps en cas d’échec, et que ses compétences seront donc moins remises en question. Et quand votre enfant réussit tout de même un travail après l’avoir repoussé et réalisé au dernier moment, il se sentira d’autant plus valorisé d’avoir accompli cette performance.
# La procrastination peut être aussi liée à la nature de la tâche elle-même. Votre enfant diffère encore plus facilement une tâche qui lui est désagréable comme préparer un devoir d’une matière qu’il n’aime pas par exemple.
# Lorsque votre enfant procrastine il se sent momentanément soulagé car la tâche est remise à plus tard. Ce sentiment de soulagement est agréable et votre enfant aura donc tendance à reproduire ce comportement, il se retrouve ainsi coincé dans le piège de la procrastination.
Attention – De très nombreux enfants ayant un déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, ont tendance à procrastiner. C’est une manière de gérer leurs difficultés d’attention. Chez ces enfants, la procrastination peut prendre de plus en plus de place en grandissant. Soyez vigilant à prendre en compte le trouble de l’attention de votre enfant pour gérer sa procrastination.
10 outils pour aider votre enfant à ne plus procrastiner ?
# 1- Prendre conscience que votre enfant procrastine. Aider votre enfant à identifier les raisons qui le poussent à procrastiner et notamment les pensées et les émotions qu’il ressent au moment où il décide de différer sa tâche. Il doit déterminer si ces émotions sont positives ou négatives et s’il a envie de changer.
# 2- Diviser la tâche en plusieurs étapes. Vous pouvez aider votre enfant à découper le devoir qu’il a à rendre et qui lui paraît immense et effrayant, en plusieurs parties plus courtes. Vous pouvez ensuite programmer avec lui ces petites tâches sur un emploi du temps de façon à ce qu’il puisse s’y tenir. Indiquez à votre enfant que le travail prévu sur l’emploi du temps doit absolument être réalisé. Une fois réalisé, récompensez votre enfant avec une activité qui lui fait plaisir. (Pour plus d’information lire la fiche sur renforcement de la motivation au changement)
# 3- Consacrer plusieurs moments courts sur une tâche longue avant de s’y mettre. C’est une alternative à la stratégie de découper la tâche, il s’agit de survoler plusieurs fois le travail avant de commencer. Par exemple, lorsque votre enfant doit apprendre une longue leçon, vous pouvez lui proposer d’y consacrer plusieurs fois 10 minutes où il parcoura la leçon en essayant d’avancer au maximum son apprentissage sur ce temps court. Ainsi, lorsqu’il devra réellement s’y mettre, la tâche ne lui paraîtra plus si énorme car il aura déjà bien avancé sans s’en rendre compte.
# 4- Choisir un endroit adapté pour réaliser la tâche. Votre enfant doit choisir judicieusement le lieu où il travaille. Se mettre à plusieurs reprises dans des situations où il ne travaille pas comme, par exemple, étudier dans son lit, ou dans le jardin au milieu de sa fratrie qui joue, peut-être une manière d’éviter de travailler, et donc de procrastiner.
# 5- Se fixer des objectifs réalistes. Il est contre-productif de rédiger d’immenses « to do list » avec un tas d’objectifs non réalisables. Cela augmenterait le sentiment de votre enfant d’être dépassé et le pousserait à continuer à procrastiner. Vous pouvez plutôt rédiger avec lui une petite liste d’objectifs pour la journée et votre enfant coche ce qui est fait au fur et à mesure.
# 6- Rendre la procrastination plus contraignante que le travail. Il s’agit de placer des obstacles aux tentations de procrastination pour que procrastiner demande un plus gros effort. Par exemple, si votre enfant consulte constamment les réseaux sociaux pendant ses heures de travail et de ce fait il n’avance pas et procrastine, vous pouvez lui conseiller de désinstaller les applications mobiles des réseaux sociaux avant de se mettre au travail. Essayez de sacraliser les temps de travail sans téléphone portable. Votre enfant diminuera ainsi les interruptions dans son travail.
# 7- Éliminer de l’espace de travail les sources de distractibilité autant que possible. Plus votre enfant a de sources de distraction, plus il aura du mal à se concentrer sur son travail : musique, télévision, ballon, instruments de musique. Bref, il saisira toutes les occasions pour procrastiner
# 8 – Favoriser le travail à plusieurs. Le fait de travailler à plusieurs permet à votre enfant de trouver la tâche moins ennuyeuse, et le fait de savoir que quelqu’un compte sur lui le motivera à avancer et terminer sa tâche.
# 9 – Proposez- lui de travailler à côté de lui. Ainsi il fera des efforts pour travailler au calme à côté de vous. N’intervenez pas au début (même si vous le voyez un peu inattentif) si ce n’est pour l’encourager positivement.
# 10 – Choisir le bon horaire pour travailler. Les enfants qui procrastinent sont souvent des enfants qui sont plus productifs le soir. Vous pouvez aider votre enfant à déterminer les moments de la journée où il se sent le mieux pour travailler, et programmer son emploi du temps en fonction de cela. Attention, tout de même à veiller à ce que ça ne soit pas une heure trop tardive pour éviter de se retrouver dans une situation du ‘tout au dernier moment’.
Votre enfant n’est donc pas paresseux, il a juste besoin d’aide pour apprendre à gérer certaines de ses émotions. Essayez avec lui les stratégies proposées dans cette fiche et laissez-le s’approprier celles qui lui correspondent le mieux.
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