Les TICS, c’est quoi ?


  • Les tics sont des mouvements involontaires, parfois conscients, brefs, répétitifs, sans but, non rythmiques
  • Les tics peuvent être ‘moteurs’ s’ils produisent des mouvements ou ‘vocaux’ s’ils produisent un son
  • Les tics ont tendance à se produire par salves. Par exemple : un enfant avec un clignement des yeux présentera une salve de clignements des yeux et pas un simple clin d’œil
  • Les plus fréquents sont des tics des yeux, de la bouche et de la nuque ; au niveau vocal, les tics sont les plus souvent des grognements, petits cries, bruits d’oiseaux, reniflements ou des bruits de gorge

Attention ! Avoir des tics, ce n’est pas se ronger les ongles ou jouer avec ses cheveux. Il ne faut pas non plus confondre les tics avec des symptômes obsessionnels compulsifs dans le cadre d’un trouble obsessionnel compulsif : avec les TOC, il faut faire un rituel (gestes ou comptage) pour diminuer l’angoisse liée à une idée (obsession), comme la peur qu’il arrive un accident à ses proches ou la peur d’être contaminé, par exemple


TICS transitoires ou tics chroniques


  • Si les tics sont présents depuis moins d’un an, alors on parle de tics transitoires ;
  • Si les tics sont présents depuis plus d’un an, alors on parle de tics chroniques (soit moteurs soit vocaux). Quand ces tics moteurs et vocaux sont présents de manière simultanée, alors on parle de syndrome de Gilles de la Tourette

# Les tics sont assez fréquents : ils touchent plus les garçons que les filles et 15 à 25% des enfants d’âge scolaire en ce qui concerne les tics transitoires. Pour les tics chroniques et le SGT, ils diminuent voire disparaissent dans 75% des cas à la fin de l’adolescence. Les tics débutent le plus souvent vers l’âge de 5-7 ans. Ils sont le plus souvent perlés, c’est à dire qu’ils apparaissent petit à petit.

# Les tics peuvent fluctuer au cours du temps (avec des jours, des semaines ou des mois plus intenses) et une alternance assez fréquente des tics moteurs puis des tics vocaux . Leur intensité est souvent augmentée en situation de stress ou de fatigue mais aussi lors d’émotions positives comme la joie. A l’inverse, les tics peuvent diminuer lorsque l’enfant est très concentré, par exemple à l’école ou lorsqu’il fait une activité qui demande beaucoup d’effort attentionnel (vélo, lecture ou écriture).

# Les tics sont parfois conscients, c’est à dire que l’enfant perçoit que ses tics vont arriver. Il perçoit des sensations de tension dans certaines parties de son corps avant que le tic arrive parfois des picotements, des démangeaisons. On appelle cela des prodromes/sensations prémonitoires.

Attention, si les tics apparaissent brutalement après un traumatisme crânien ou encore si les tics apparaissent avec des signes de pertes de connaissance ou un comportement inhabituel, alors consulter votre médecin généraliste ou votre pédiatre. Ne faites pas vous même le diagnostic de tic. Il faut l’avis d’un(e) spécialiste.


Que faire face à l’augmentation des tics lors de période de stress ?


# Planifiez la journée, plus la journée est organisée, moins il y a de périodes de flottement propices à l’ennui et l’anxiété. Pour organiser au mieux sa journée vous pouvez vous aider de : cliquer ici

# Intégrez des périodes de travail scolaire courtes, sur la matinée de préférence. Le travail scolaire peut être une source d’anxiété et de conflit, qui peuvent eux même majorer les tics. Afin d’aborder cette activité le plus sereinement possible, il est important de bien organiser son travail : cliquer ici

# Motivez votre enfant et félicitez-le pour favoriser son autonomie. La période de stress peut aussi être propre à certaines tensions qui peuvent se traduire par une exaspération parentale. Le mieux est d’essayer de prévenir avant que l’ambiance soit électrique à la maison : on peut s’appuyer sur un système d’économie de gestion qui apprend l’enfant à mieux gérer ses comportements et à vouloir être plus autonome. Cliquer ici

# Pratiquez le sport ou des activités motrices à la maison. Certains enfants ayant des tics sont très actifs et ont besoin de se défouler / se dépenser.

# Soyez rigoureux sur l’hygiène de sommeil. La fatigue entraine souvent une augmentation importante des tics. Les parents devront donc être très vigilants pour que leur enfant ait une bonne hygiène de sommeil. Pour avoir des conseils précis sur l’hygiène de sommeil : cliquer ici

# Prenez soin de vous également en tant que parents. Cliquer ici


Apprendre à gérer les principaux troubles associés aux tics pour les diminuer


# Le trouble hyperactif avec déficit de l’attention : certains enfants qui ont des tics peuvent aussi être agités et /ou avoir du mal à se concentrer. Cela peut avoir un retentissement plus important en période stress. Pour gérer au mieux ces symptômes, vous trouverez de bonnes idées dans la fiche cliquer ici

# L’anxiété généralisée : les enfants qui ont des tics peuvent être anxieux et, dans le contexte actuel, on peut tout à fait imaginer que l’anxiété est plus importante qu’à l’ordinaire. Et le stress peut majorer les tics… Donc prendre en charge l’anxiété permettra aussi de diminuer les tics. Pour cela, vous pouvez vous aider de la fiche pour le trouble anxieux : cliquer ici

# Les symptômes obsessionnels compulsifs : les TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs) se manifestent par la présence persistante et récurrente d’obsessions et de compulsions qui ont un retentissement sur la vie sociale, familiale ou scolaire. Les TOC peuvent générer du stress et donc augmenter indirectement les Tics. Pour mieux appréhender les symptômes obsessionnels compulsifs : cliquer ici

# Les crises de colère : les enfants ayant des tics sont souvent très impulsifs et opposants, ce qui peut dégénérer en crises de rage. Apprenez à mieux gérer l’opposition et l’impulsivité de votre enfant. Certains enfants peuvent être également assez rigides, inflexibles et remettre en cause l’autorité des parents et cela de façon plus marquée dans les situations stressantes. Pour faire face, vous pouvez vous aider de : cliquer ici

# Les troubles des apprentissages du langage écrit : le travail scolaire peut être plus difficile lorsqu’il existe des difficultés d’apprentissages associées chez les enfants ayant des tics. On peut aisément comprendre que cela énerve de réussir moins bien que son copain, à travail égal. Cet énervement peut aussi être source de tics, il est donc possible d’adapter le travail : cliquer ici

# Les troubles de l’acquisition de la coordination motrice – motricité fine et dysgraphie : ce sont également des difficultés extrêmement fréquentes chez les enfants ayant des tics. Soyez patients avec votre enfant qui peut être maladroit, avoir du mal lors de l’écriture. L’écriture n’est souvent pas très belle, lente. Essayez d’être patient, travaillez avec l’ordinateur si possible. Vous pouvez aussi travailler la psychomotricité de votre enfant. cliquer ici

# Un trouble du spectre autistique et/ou un déficit intellectuel : plus rarement, les enfants qui ont des tics ont également un trouble de la communication sociale associé et des difficultés cognitives. Il est important de prendre en charge les deux types de difficultés pour accompagner au mieux votre enfant. Il faut être vigilant à ce que les choses que vous demandez à votre enfant soient bien comprises et correspondent à son niveau d’adaptation et d’autonomie. La prise en charge des deux pathologies est souvent difficile.

Ressources possibles :


    Références

    Auteurs

    Alexandre HUBERT
    Psychiatre

    Richard DELORME
    Chef du service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent, Psychiatre

    Andreas HARTMANN
    Neurologue

    Olivier MARECHAL
    Association Française du Syndrome de Gilles de la Tourette

    Agnès ROMARIN
    Association Française du Syndrome de Gilles de la Tourette

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