Tout au long de l’enfance, le sommeil de votre enfant va se modifier en fonction de ses besoins et présenter de plus en plus de caractéristiques communes avec le sommeil de l’adulte. Par exemple, alors que le nouveau-né n’a pas encore de rythme jour-nuit, l’enfant qui grandit acquiert progressivement un sommeil nocturne stable.

Le sommeil des enfants soulève beaucoup de questions chez les parents : nous allons tenter d’y répondre dans cette fiche en vous donnant certains repères.


Comment s’organise le sommeil ? 


Avoir un rythme veille/sommeil régulier dépend de deux systèmes qui mettent en jeu plusieurs facteurs tels que le temps depuis lequel l’enfant est éveillé (régulation homéostatique) ou encore l’alternance du jour et de la nuit soit une régulation du sommeil sur 24 heures (régulation circadienne). 

Ainsi, tout comme chez l’adulte, le sommeil de l’enfant est organisé en cycles comprenant chacun deux phases. La première, le “sommeil lent” correspond au moment où l’activité  cérébrale diminue : le sommeil peut aller de très léger à très profond. La seconde, le “sommeil  paradoxal” correspond à une activité intense du cerveau : c’est le moment d’apparition des rêves. Il faut savoir que nous avons entre 4 et 6 cycles par nuit et que leur durée varie selon l’âge. 



La durée de sommeil par 24 heures dépend principalement de l’âge de l’enfant. La National Sleep Foundation, en 2017, a évalué les durées du sommeil par tranches d’âge. Ces valeurs sont données à titre indicatif, et sont à moduler en fonction des particularités individuelles de chaque enfant, car vouloir mettre l’enfant au lit trop tôt ou trop tard pourrait gêner l’endormissement. lien



C’est une question qui revient régulièrement lors des consultations médicales et qui signifie  souvent “à quel âge mon enfant n’aura plus besoin de manger la nuit ?”. Si nous devions donner un âge moyen, un nourrisson devrait commencer à faire ses nuits entre 6 et 8 mois. Cependant, l’acquisition d’un rythme régulé sans réveil dépendra de plusieurs facteurs, raison pour laquelle il y a tant de différences d’un enfant à l’autre. 

Il faut tout d’abord savoir que la régulation de l’alternance jour/nuit, c’est-à-dire le rythme circadien, ne se met en place que vers 3 mois. De plus, plus le bébé va grandir et plus il va acquérir de nouvelles capacités (position assise, marche…), ce qui entraînera un impact sur son sommeil. Enfin, il y aura une différence notable chez les bébés allaités pour qui cela pourrait prendre plus de temps. Sachez toutefois que la diversification alimentaire est l’un des facteurs entrant en jeu dans l’acquisition d’un sommeil plus régulé. 

Dans tous les cas, vous pourrez aider votre petit à distinguer plus rapidement le jour et la nuit en modifiant votre comportement pendant ses réveils nocturnes : parler plus bas, privilégier  une lumière tamisée, pas de jeux… Ainsi votre bébé comprendra qu’il faut se rendormir. 

C’est une fausse croyance ! Il ne faut surtout pas forcer votre bébé à boire plus qu’il ne le voudrait avant le coucher, car cela n’influence pas ses cycles de sommeil et pourrait lui causer un inconfort, ce qui serait contre-productif. 



Tout d’abord, gardez à l’esprit que les pleurs sont le seul outil de communication d’un bébé. Quoiqu’il puisse ressentir (faim, inconfort, peur…), il l’exprimera par ce moyen. D’un autre côté, qui n’a jamais entendu dire “laisse le pleurer, il apprendra à se calmer tout seul” ? 

Lorsqu’il se réveille, essayez de temporiser. S’il ne pleure pas, n’allez pas tout de suite le voir dans sa chambre, il s’agit de lui donner l’opportunité de se rendormir seul. S’il se met à pleurer, vous pouvez aller le réconforter, lui parler, le rassurer d’une voix douce et  calme. Au besoin, prenez le dans vos bras ou touchez-le simplement dans son lit, massez-le, le tout dans un environnement calme, tamisé.

Il est normal de se sentir dépassé, éprouvé par les pleurs de bébé. Lorsque les pleurs sont répétés et que les nuits sont courtes, les conseils avisés peuvent vite être oubliés. Dans ce cas, n’hésitez pas, faites-vous aider, si cela est possible, demandez un relai à l’autre parent. Si vous vous retrouvez dans une  situation difficile, il vaut mieux déposer votre enfant dans son lit, sur le dos et quitter la chambre  le temps de retrouver son calme. 



L’académie américaine de pédiatrie et l’OMS recommandent de dormir dans la même pièce que le nourrisson pendant au moins les six premiers mois afin de réduire les risques de mort subite. La proximité, en plus de rassurer le bébé et ses parents, aide à la vigilance et permet de mieux connaître et répondre aux signaux donnés par leur bébé. 

Attention toutefois aux risques liés au “co-sleeping” ou “co-dodo.” En effet, un lit adulte n’est pas adapté au nouveau-né qui est trop petit pour les couvertures et autres couettes. Privilégiez donc les solutions intermédiaires, telles que mettre son lit dans la chambre parentale ou investir dans un berceau co-dodo, conçu pour se coller au bord du lit parental et laissant à bébé son espace. 



Un enfant, dès sa naissance, va avoir besoin d’aide pour construire son rythme de sommeil. L’après-midi pour la sieste ou le soir pour la nuit, vous pouvez lui donner des repères et un cadre pour dormir. Créez un moment calme, instaurez un rituel et répétez les mêmes gestes tous les soirs. Vous pouvez imaginer votre propre rituel en respectant quelques règles : ce moment doit être paisible, évitez donc tous les jeux qui pourraient l’exciter (chatouilles, cris, …). Évitez d’attendre que votre enfant soit endormi pour le mettre dans son lit afin qu’il apprenne à s’endormir seul. Enfin, prévoyez un rituel court afin de ne pas gêner l’endormissement.



Pendant sa première année, votre bébé a besoin de faire de nombreuses siestes. La sieste du matin disparaît entre 15 et 18 mois, alors que celle du début d’après-midi peut perdurer jusqu’à 5 ans. Cependant, il n’est pas rare qu’un enfant de 2 ans ne fasse plus de sieste, surtout si la durée de son sommeil de nuit est importante. 

Idéalement, la sieste d’après-midi se déroule en début d’après-midi pour ne pas gêner l’endormissement nocturne.



Un sommeil de qualité est important pour le bon développement, il permet de réguler la production de plusieurs hormones, améliore la réponse immunitaire, permet de consolider les souvenirs et les apprentissages. Pourtant, les troubles du sommeil sont fréquents chez les enfants et peuvent perturber la vie quotidienne de nombreuses familles comme nous le verrons dans de prochaines fiches.

Qu’il s’agisse d’insomnies, de difficultés d’endormissement ou de réveils nocturnes, les conséquences peuvent être importantes allant des troubles du caractère (irritabilité) aux troubles des apprentissages (problème d’attention, difficultés verbales et/ou motrices). Veillez donc à rester vigilant face à ces situations qui peuvent durer dans le temps : si vous êtes dans ce cas, parlez-en à votre pédiatre ou à votre médecin. 


Sources :

  • Réseau Morphée https://sommeilenfant.reseau-morphee.fr/
  • Site proposé par les équipes sommeil du Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon: http://sommeil.univ-lyon1.fr/index_f.php
  • National Sleep Foundation https://www.sleepfoundation.org/
  • https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/troubles-sommeil-enfant/sommeil-enfant evolution-etapes
  • https://www.psychologytoday.com/intl/blog/moral-landscapes/201112/dangers crying-it-out

 

Consultez nos fiches ici.


Références

Auteurs

Alicia COHEN-FREOUA
Psychiatre

Rédigé par alicia Freoua cohen ; Vincent trebossen ; nesrine Bouchlaghem ; ana louvel

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