
L’enseignant spécialisé en pédopsychiatrie enseigne aux enfants hospitalisés en coordination avec l’équipe médicale. Les demandes sont spécifiques aux conditions d’hospitalisation et répondent aux besoins des élèves.
L’enseignant spécialisé est un professeur qui a validé un examen supplémentaire actuellement appelé CAPPEI (Certificat d’Aptitude Professionnelle aux Pratiques de l’Education Inclusive). (Lien vers le Bulletin Officiel)
Cette qualification atteste de l’expertise à pouvoir enseigner aux élèves à besoins éducatifs particuliers liés à une grande difficulté scolaire, un trouble ou une situation de handicap. Les enseignants spécialisés s’adaptent au parcours de chaque enfant. Le suivi scolaire s’effectue en adéquation avec les programmes de l’éducation nationale et en lien avec les enseignants de l’établissement d’origine. Durant cet enseignement, la priorité est le repérage des besoins scolaires éducatifs particuliers. Ils sont parfois la raison de l’hospitalisation.
Les principales missions de l’enseignant spécialisé
A/ Évaluer les besoins spécifiques d’apprentissage de l’enfant :
Les enseignants spécialisés participent aux repérages des aptitudes et difficultés de l’enfant ou adolescent (troubles spécifiques des apprentissages scolaires, troubles développementaux, difficultés de comportement) qui permettront de définir ensemble les besoins spécifiques d’apprentissages
Pour cela, ils utilisent des outils de positionnement, qui sont des dispositifs d’évaluation conçus pour identifier ce que l’enfant maîtrise déjà et ce qui peut être plus difficile pour lui. Mieux comprendre les forces et les difficultés de l’élève permet d’adapter son parcours scolaire et les stratégies pédagogiques mises en place. Ces outils incluent les évaluations proposées par le ministère de l’Éducation nationale, comme celles réalisées au début de l’année scolaire, mais aussi d’autres tests spécifiques.
B/ Accompagner les apprentissages scolaires à l’hôpital :
L’enseignement est réalisé auprès des élèves, dès que possible en groupe, dans les classes du centre scolaire pour favoriser les apprentissages des enfants. Dans certaines conditions d’hospitalisation, les apprentissages sont dispensés dans les unités ou au chevet.
L’enseignant spécialisé participe aux réunions pluridisciplinaires des unités d’hospitalisation pour placer les apprentissages de l’enfant au coeur du parcours de soin. L’enseignant participe également aux réunions académiques du service pour partager ses connaissances théoriques sur la pédagogie avec celles des équipes médicales.
L’enseignant spécialisé porte une attention particulière à la stimulation de la sensibilité artistique chez l’enfant. Il élabore des actions artistiques et culturelles novatrices, ponctuelles ou sur l’année scolaire, individualisées ou pour l’ensemble de l’unité d’hospitalisation. Ces projets sont proposés, en accord avec les équipes des unités: sorties pédagogiques, visites de musées, classe à Projet Artistique et Culturel et viennent enrichir par d’autres pratiques, le socle des apprentissages.
C/ Créer une cohérence des apprentissages de l’enfant entre l’hôpital et son lieu habituel de scolarisation.
L’enseignant spécialisé est le référent scolaire de l’enfant tout au long de son hospitalisation, qu’il soit en maternelle ou au lycée. Cet enseignant participe aux synthèses médicales et à l’intégration des besoins spécifiques de l’enfant en termes d’apprentissages scolaires. Il participe activement :
- A la définition des besoins spécifiques après l’hospitalisation en relation avec les psychologues scolaires en charge de l’orientation, les enseignants référents de l’école de l’enfant, du directeur ou chef d’établissement qui peuvent solliciter l’EMASCO de secteur (Equipe Mobiles d’Appui à la SCOlarisation) ou les médiateurs Education Nationale.
- A la définition à des besoins à spécifier par l’équipe médicale pour rédiger le dossier MPDH, le PPS, ou pour d’autres enfants le PAP.
En pratique l’enseignant spécialisé :
- Assure le lien avec l’établissement d’origine avec accord de la famille,
- Participe à la proposition d’aménagements scolaires à partir des observations faites en équipe,
- Participe à des ESS ou des équipes éducatives en externe (pendant et souvent au-delà de l’hospitalisation)
- Aide à la rescolarisation ou à la mise en place d’un APADHE (Accompagnement Pédagogique à Domicile à l’Hôpital ou à l’École) ; l’accompagnement se fait en lien étroit avec les besoins exprimés par l’enfant, la famille, et l’établissement d’origine
- Crée du lien avec les enseignants spécialisés déjà en lien avec l’élève (ULIS, ITEP, CMPP, IMP, IME…)
- Communique avec les enseignants spécialisés qui prendront les relais avec l’élève à la sortie de l’hospitalisation (en cas d’un changement de centre scolaire hospitalier par exemple, ou structures type ATRAP (Accueil Temporaire Rapide Ados Parisiens) , accueil 10-15, etc…)
Séance de travail avec l’enfant durant l’hospitalisation
Certains élèves ont besoin d’un temps préalable sans école, d’autres ont besoin d’un temps d’enseignement en chambre en relation duelle, d’autres enfin ont la possibilité de venir en classe et d’avoir des cours en groupe. Ces modalités sont révisables à tout moment. Ce sont les équipes médicales qui définissent les modalités d’action ou d’attente face à la scolarité.
Premier contact :
- Entretien avec l’enfant sur sa scolarité à son arrivée
- Recueil des documents utiles à la compréhension de sa scolarité
- Initiation d’un contact avec la famille et l’établissement scolaire
Etablissement d’un programme de scolarisation à l’hôpital,
- Pour les élèves du primaire, une évaluation des compétences d’apprentissages de l’enfant est réalisée. Les temps de scolarisation sont ensuite organisés selon la disponibilité des enfants, le soin étant prioritaire.
- Pour les élèves du secondaire, une coordination est faite entre les enseignantes spécialisées, référentes de la scolarisation des élèves hospitalisés, et les enseignants du secondaire qui interviennent à l’hôpital huit demi-journées par semaine dans toutes les disciplines.
Fréquence des cours :
Le temps scolaire s’insère dans le parcours de soin, ce dernier étant prioritaire. Il est donc variable en fonction des prises en charge médicales. Le nombre d’heures de cours peut varier selon les unités et les soins : entre 4h et 15h de scolarité par semaine : interventions des professeurs de la Ville de Paris en musique, arts plastique et éducation physique et sportive, prise en charge individuelle ou en groupe sur les différentes matières du secondaire). Chaque élève a un emploi du temps personnalisé et évolutif.
- Passer ses examens scolaires à l’hôpital
- Le brevet des collèges et le baccalauréat peuvent être passés à l’hôpital quelle que soit l’académie d’origine de l’élève avec les sujets identiques à ceux fournis dans les établissements d’origine. L’organisation des épreuves orales et écrites s’effectue en lien avec la maison des examens qui valide les aménagements requis pour certains élèves à besoins particuliers. La session ordinaire a lieu en juin suivie de celle de remplacement qui se déroule début septembre. Les équipes médicales indiquent si elles sont favorables à cette possibilité. Les familles sont aussi consultées.
Mythes courants
Les familles ont souvent des questions ou des idées reçues concernant l’accompagnement scolaire de leur enfant à l’hôpital.Voici quelques réponses qui pourraient les rassurer :
- L’ enseignant spécialisé mais pas répétiteur : les enseignants du primaire et du secondaire intervenant à l’hôpital auprès des élèves dispensent leurs propres cours sur une progression ajustée. Par conséquent, ils ne sont pas répétiteurs des cours dispensés dans les établissements d’origine. Si nécessaire, la consultation de l’espace numérique scolaire est possible, avec l’accord des médecins et dans l’espace de la classe uniquement, sous surveillance d’un professeur.
- L’enseignant spécialisé mais pas enseignant référent (ERESH): ce dernier est en lien direct avec la MDPH et garant du projet via la rédaction du document Gevasco (Guide d’Évaluation Scolaire). L’enseignant spécialisé a cependant vocation à donner des éléments de compréhension qui peuvent être transmis à l’enseignant référent du secteur de l’élève pour étayer la future réunion d’équipe de suivi de scolarisation (RESS) et apporter son éclairage sur les adaptations pédagogiques nécessaires et les évolutions et le niveau de l’élève face aux apprentissages.
- L’enseignant spécialisé mais pas conseiller d’orientation : L’expertise de l’enseignant spécialisé est souvent sollicitée pour accompagner la diversité des profils d’élèves et les aider à poursuivre leur scolarité. Dans les situations complexes, cet enseignant joue un rôle de lien entre la famille et le psychologue spécialiste de l’orientation rattaché à l’Académie ou au secteur. Toutefois, la décision concernant l’avenir de l’enfant appartient toujours à la famille. Dans le second degré, des psychologues de l’Éducation nationale, spécialisés en « éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle », peuvent être consultés sur rendez-vous. Certains d’entre eux possèdent une expertise particulière sur le handicap. Ils réalisent également des tests pour aider les collégiens et lycéens à mieux identifier leurs centres d’intérêt, leurs aptitudes et leurs préférences, afin de les guider vers des filières adaptées à leur profil.