Il faut garder à l’esprit que tous les enfants peuvent devenir un jour victime de harcèlement. Il faut donc rester vigilant. Il est très difficile de repérer les signes d’un harcèlement, alors il peut être utile de faire un travail de prévention.

Pour que votre enfant soit mieux préparé, ou encore s’il est déjà confronté au harcèlement (en tant que victime ou témoin),  nous vous proposons une stratégie en 3 étapes.

 

Etape 1 : Créer des moments d’échange (réguliers) avec votre enfant sans aborder directement le sujet du harcèlement

La meilleure façon de prévenir le harcèlement est de communiquer fréquemment avec son enfant. L’idée est d’instaurer des moments de dialogue avec lui, pendant lesquels vous témoignez à votre enfant que vous l’écoutez, que vous le croyez et que vous le protégez. 

Voici quelques axes qui peuvent vous guider lors de ces moments de dialogue avec votre enfant :

# Pendant ces temps de partage , intéressez-vous à ses relations amicales. Il peut vous raconter sa journée avec les bons et les mauvais moments, et particulièrement les temps non scolaires (comme les heures de cantine, de récréation, ou de permanence). 

# Vous pouvez insister sur le fait que vous êtes disponible pour l’écouter s’il est triste ou en colère. Même si vous n’avez pas toutes les réponses pour qu’il aille mieux, vous pouvez lui dire que vous êtes là pour essayer de trouver ensemble des solutions, et l’aider à se défendre si quelqu’un l’embête. Transmettre-lui que vous pouvez également demander de l’aide auprès d’un professionnel (comme par exemple un psychologue) si besoin.

 

Etape 2 : Expliquer avec des mots simples ce qu’est le harcèlement

# C’est une violence répétée qui peut être verbale, physique ou psychologique. Le plus souvent le fait d’un ou de plusieurs élèves à l’encontre d’un autre. Peut prendre la forme d’insultes, de menaces, de coups ou de moqueries répétées.

# Les attaques ou moqueries peuvent porter sur différents sujets: l’apparence physique (poids, couleurs de peau, style vestimentaire..), l’identité de genre, un handicap, une appartenance religieuse …

# On peut le retrouver au sein de l’école (ou parfois lors des activités extra-scolaires).

# Peut se présenter sous une forme numérique via les réseaux sociaux, on parle alors de « cyber-harcèlement ». Cette forme de harcèlement peut se manifester par des moqueries répétées, la propagation de rumeurs, la divulgation de photos intimes, ou une usurpation d’identité par exemple.  

# Parlez aussi à votre enfant de la possibilité d’être témoin de harcèlement. Discutez avec lui de ce qu’il peut être possible de faire (prévenir un adulte, vous en parler, ne pas participer aux violences, réconforter le harcelé (même après-coup si la peur des représailles est trop forte). 

# Réfléchissez avec votre enfant à ce que recherche un harceleur, à savoir : avoir l’ascendant, avoir du pouvoir, faire réagir. Il se moque de savoir si ce qu’il dit est vrai ou faux. Parfois, en ripostant fortement aux moqueries (avec des bagarres, insultes, pleurs) celui qui est moqué montre qu’il a été atteint et ainsi, le moqueur constate qu’il a atteint son objectif. Il y a un risque d’entrer dans l’escalade.

 

Etape 3 : Préparez votre enfant à des techniques de défense

En s’appuyant par exemple sur des techniques d’affirmation de soi (soit la capacité à exprimer ses opinions et ses émotions, afin de respecter ses droits tout en respectant les opinions, les émotions et les droits d’autrui) comme des jeux de rôle, comme par exemple

Répondre à une moquerie. Votre enfant remarquera que certaines moqueries ne l’atteignent pas car il est sûr de lui dans ces domaines, mais d’autres en revanche peuvent le blesser. Entraînez-le à faire le “disque rayé’ et à répondre uniquement “Et alors ?” avec une attitude qui exprime l’indifférence (ton de la voix, regarder bien dans les yeux). Si la personne persévère, votre enfant peut partir en disant “qu’il a mieux à faire, qu’il va maintenant rejoindre ses amis…”.

Exprimer un refus. Entraîner votre enfant à verbaliser un refus lorsque ses pairs le poussent à faire des choses qu’il n’a pas envie de faire ou qui sont contraires à ses valeurs, à ce qui est important pour lui. Vous pouvez lui transmettre des stratégies : faire un refus par une phrase simple qui commence par “je” ou il peut proposer un compromis (une autre solution différente de celle qu’on essaye de lui imposer). Il est important qu’il sache qu’il n’a pas besoin de se justifier lorsqu’il dit non.

 

Vous pouvez consulter nos autres fiches sur le harcèlement scolaire : 

Harcèlement scolaire : quand le suspecter ?

Harcèlement scolaire : que faire ?

Prévention du harcèlement scolaire : les numéros de contact

Lien vers l’application 3018

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter le site internet du gouvernement dédié au harcèlement : Non au harcèlement


Références

Auteurs

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Rédigé par Dr Alicia COHEN FREOUA (pédopsychiatre), Hélène PONCET KALIFA (psychologue), Ana Louvel (psychologue)

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